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Les « oubliés du Ségur » appellent à « plus d’égalité »


Publié le Mardi 23 Février 2021 à 11:40

Réunis en intersyndicale, plusieurs professionnels des secteurs de la santé et du médico-social alertent les pouvoirs publics sur la nécessité d’étendre les mesures prises lors du Ségur de la santé. Parmi eux, les médecins coordonnateurs en EHPAD et les acteurs des soins à domicile.


Signés en juillet dernier, les accords du Ségur de la santé ne font pas l’unanimité parmi les professionnels de la santé et du médico-social. Employés de Groupements d’Intérêt Public (GIP), médecins et pharmaciens du secteur privé non lucratif, médecins coordonnateurs en EHPAD, secteur du soin à domicile… Nombreux sont ceux qui se sont sentis exclus, oubliés par ces accords. « Le Ségur était centré sur l’hôpital et le secteur public », constate Jean-Paul Zerbib, président de l’Union nationale des médecins salariés CFE-CGC. Lancée à la fin de l’année dernière, la mission Laforcade a donc progressivement élargi l’action du Ségur, et notamment l’accès au Complément de Traitement Indiciaire (CTI) de 183 euros par mois. 

Sept organismes réunis

Malgré cela, force est de constater que de nombreux professionnels ne sont pas encore inclus dans ces accords. Alors, pour faire entendre leurs voix, ils continuent de se mobiliser, de se regrouper. Il y a quelques mois, une intersyndicale s’est créée, regroupant sept organismes représentatifs : la Confédération Française de l'Encadrement - Confédération Générale des Cadres (CFE-CGC), le Syndicat National des Médecins Hospitaliers - Force Ouvrière (SNMH-FO), le Syndicat National des Pharmaciens Gérants et Hospitaliers (SNPGH), Jeunes Médecins, l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA), le Syndicat National des Généralistes et Gériatres Intervenant en EHPAD (SNGIE), le Syndicat des Médecins Coordonnateurs en EHPAD Généralistes ou Gériatres (SMCG-CSMF). « Notre but est ici d’interpeller les pouvoirs publics », indiquait Jean-Paul Zerbib, dans une conférence de presse du 15 février dernier. 

« Piliers de l’EHPAD mais pas du Ségur » 

« Interpeller », c’est aussi ici attirer l’attention de l’État sur la souffrance de certaines professions qui, outre l’accès au CTI, demandent plus de reconnaissance. C’est notamment le cas des médecins coordonnateurs : « piliers de l’EHPAD mais pas du Ségur », constate amèrement Pierre-Marie Coquet, président du SMCG-CSMF. « Au plus fort de la crise sanitaire comme lorsqu’il a fallu organiser des campagnes de vaccinations pour les résidents et les équipes, les médecins coordonnateurs ont répondu présents », rappelle Renaud Marin La Meslée, président du SNGIE. Pour faire suite à leur engagement de ces derniers mois, et face à l’augmentation du nombre de leurs missions, ces médecins coordonnateurs demandent donc une application du Ségur de la santé, soit financière et sur le plan des horaires, pour leur profession en mal d’attractivité. 

Le secteur des soins à domicile oublié

Outre les médecins coordonnateurs en EHPAD, le secteur des soins à domicile appelle lui aussi à être totalement intégré au Ségur. Depuis le 11 février, jour de la signature d’une extension du CTI issue de la mission Laforcade, les structures publiques de soins à domicile rattachées à un établissement de santé sont aujourd’hui intégrées au Ségur de la santé. « Bien peu » pour Pascal Champvert, président de l’AD-PA, qui constate que « l’immense majorité des 230 000 salariés du secteur [à majorité associatif, NDLR] n’en bénéficie pas ». Pour le président de l’AD-PA, il est également « temps » de voter la loi Grand Âge et Autonomie. 

Comme ses confrères de l’intersyndicale, Pascal Champvert demande de plus grands investissements dans les secteurs de la santé et du médico-social. « Les dépenses de santé sont toujours des investissements pour l’avenir et doivent donc être mises en perspective de l’économie globale du pays », rappelle-t-il. Ce débat, les membres de ces différents organismes comptent bien les mettre sur le devant de la scène voire même, comme pour Emanuel Loeb, président du syndicat Jeunes Médecins, « remettre le système de santé au cœur des débats publics en vue de la prochaine élection présidentielle ». 
 

Les revendications des « oubliés du Ségur »

  • L’amélioration des salaires et des carrières des médecins et pharmaciens du secteur privé non lucratif et des médecins coordonnateurs des EHPAD ;
  • L’amélioration des salaires et des carrières de tous les salariés du secteur privé lucratif ;
  • L’amélioration des salaires des oubliés du secteur privé non lucratif : handicap, domicile, IFSI ;
  • L’extension du Ségur à tous les secteurs des soins à domicile. 
 



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